La Fédération internationale de judo (IJF) vient de révéler des modifications significatives des règles sportives et d’arbitrage, qui s’appliqueront durant l’Olympiade menant aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028. Ces nouvelles règles visent à remettre le pouvoir des combats entre les mains des judokas tout en enrichissant l’expérience des spectateurs. Cette évolution s’inscrit dans l’esprit du judo et répond aux attentes modernes d’une discipline en constante évolution.
1. Pourquoi ces nouvelles règles de l'IJF marquent-elles un tournant ?
L’IJF s’est donné comme objectif principal de simplifier le judo pour le rendre plus compréhensible, dynamique et technique. Certaines règles existantes étaient jugées trop complexes ou trop arbitrales, limitant le déroulement naturel des combats. En réponse à ces critiques, une large consultation a été menée en 2024, impliquant des experts, des fédérations nationales et des représentants des médias. Les résultats ont conduit à l’adoption d’un ensemble de nouvelles règles, testées lors de compétitions majeures avant leur mise en application définitive.
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2. Quelles sont les principales modifications ?
A. Retour du yuko : une évolution stratégique
L’une des modifications phares est la réintroduction du yuko, une marque obtenue pour une immobilisation au sol d’au moins 5 secondes. Ce retour valorise le ne-waza, souvent sous-représenté dans les dernières compétitions, et incite les judokas à exploiter davantage le travail au sol.
B. Quelles techniques sont à présent autorisées ?
Le seoi-nage inversé
Le seoi-nage inversé, longtemps controversé, est désormais autorisé chez les seniors. Cependant, cette technique sera sanctionnée d’un shido chez les cadets en raison des risques accrus de blessures.
Saisies sous la ceinture
Toutes les saisies de veste et les saisies sous la ceinture jusqu’au niveau du haut de la cuisse intérieure sont désormais autorisées. Toutefois, un shido sera attribué si la saisie sont utilisées de manière négative.
Prise de l'ours
La prise de l’ours est également autorisée à condition que les mains et bras de l’attaquant ne se rejoignent pas complètement autour de l’adversaire. Si les bras encerclent totalement ce dernier, un shido sera appliqué.
Défense utilisant la tête
L’usage de la tête pour projeter ou se défendre est permis chez les seniors, mais reste interdit chez les cadets, où il sera pénalisé d’un shido.
C. Les limites toujours en vigueur
Certaines restrictions sont maintenues pour garantir la sécurité et l’esprit du judo.
Accrocher les jambes
Accrocher les jambes ou toucher la partie inférieure de la cuisse, avec les mains ou le bras, reste interdit. Ces actions seront sanctionnées d’un shido.
Clés de bras appliquées lors d’une projection
Les clés de bras appliquées lors d’une projection sont strictement encadrées :
Si elles présentent un risque de blessure élevé sans échappatoire pour uke (l’adversaire), elles entraîneront une disqualification (hansokumake).
En cas de risque faible, avec possibilité d’échappatoire, le combat sera interrompu et l’auteur sanctionné d’un shido.
D. Une gestion révisée du temps et de l’espace
Temps pour attaquer
Une fois la garde (“kumikata”) établie, les judokas auront 30 secondes pour attaquer. Cette mesure vise à dynamiser le tachi-waza (combat debout) et à réduire les phases d’inaction.
Sorties de tapis
Les sorties involontaires de la surface de combat ne seront plus pénalisées. L’arbitre interrompra simplement le combat avec un matte.
Dynamique du ne-waza
Une activité positive et dynamique au sol sera dorénavant davantage valorisée. Cette règle encourage les judokas à exploiter toutes les opportunités de projection et de contrôle au sol.
3. Quels impacts sur les stars du judo comme Teddy Riner ?
Ces nouvelles règles auront des répercussions sur les stratégies des judokas, notamment pour des athlètes de renom comme Teddy Riner, souvent avantagés par leur puissance physique. Les modifications pourraient niveler les différences entre catégories de poids en favorisant un judo plus technique, avantageant les judokas comme ceux issus du judo japonais, réputés pour leur maîtrise technique.
4. Vers une meilleure compréhension du judo par les spectateurs
En rendant les combats plus lisibles et en éliminant certaines ambiguïtés d’arbitrage, l’IJF espère attirer un public plus large. L’ajout du yuko et la clarification des saisies sous la ceinture devraient renforcer la compréhension des enjeux par les spectateurs, tout en préservant l’équilibre entre tradition et modernité.
5. Prochaines étapes et grandes échéances
Les nouvelles règles seront introduites progressivement dans une période d’expérimentation débutant après les Jeux olympiques de Paris 2024. Une phase d’observation initiale aura lieu lors du Paris Grand Slam 2025, suivie d’ajustements jusqu’aux Championnats du monde à Budapest en juin 2025. Ces compétitions, notamment celles de Tokyo 2025, où le judo bénéficie d’une forte tradition culturelle, fourniront des enseignements précieux. Une fois validées, ces règles resteront en vigueur jusqu’aux Jeux olympiques de Los Angeles 2028.
Points clés à retenir
Retour du yuko pour une immobilisation au sol d’au moins cinq secondes.
Nouvelles techniques autorisées : seoi-nage inversé, prises sous la ceinture, prise de l’ours sous conditions.
Réglementation renforcée des clés de bras et des manipulations des jambes.
Temps limite de 30 secondes pour attaquer une fois la garde établie.
Accent mis sur une activité positive au sol pour valoriser le ne-waza.
Impacts prévus sur des judokas majeurs comme Teddy Riner et les stratégies des équipes nationales.
Mise en application progressive jusqu’aux JO de Los Angeles 2028.
Ces ajustements révèlent la volonté de l’IJF de moderniser le judo tout en respectant son essence. Le monde du judo est en ébullition, et les prochaines compétitions seront décisives pour valider ces évolutions.
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